Les coups de la CEDEAO qui mettent Bamako KO



 

    

photo de Assimi Goïta chef de la junte du Mali

La CEDEAO, par l’intermédiaire des Chefs d’Etat de ses pays membres se sont réunis à Accra le dimanche 09 janvier 2022 et ont décidé de fermer les frontières avec le Mali. Ils l'ont mis sous embargo, geler ses actifs et demander le retrait des ambassadeurs des Etats membres de la CEDEAO établis dans ce pays. Des mesures jugées, « très dures » pour beaucoup, consécutives au non-respect, par la junte, des joutes électorales qui devaient se tenir en février pour redonner le pouvoir aux civils.

    La CEDEAO a durement sanctionné le Mali en procédant à une fermeture des frontières avec ce pays. C’est une décision honteuse prise contre la junte militaire qu’elle considère comme illégitime, cela en oubliant, à coup sûr, que certains parmi ces Chefs d’Etat et membres de cette structure ouest-africaine ont fait un coup d’Etat constitutionnel et soutenus par leurs pairs. D’autres prépareraient même des amendements sur la constitution de leurs pays pour se maintenir au pouvoir ; sans compter les hold-up électoraux en gestation.

Il est difficile, voire très difficile même de ne pas imputer cette décision à l’occident, pour être plus précis à la France. Il ne serait pas illogique de voir des chefs d’Etat, membres de la CEDEAO et soutenus dans leurs délires de troisième mandat par la France, travailler à la solde des dirigeants de l’Hexagone. Rappelons-le si nécessaire que le groupe WAGNER vient de remplacer BARKHANE et que cette organisation d’intervention militaire a été sommée de plier bagage et de débarrasser du plancher. Ce qui n’a pas plu au petit prince, Macron, et a menacé les intérêts français au Mali. Comme représailles, la France profite de la décision de la CEDEAO pour suspendre des vols en direction de Bamako. Visiblement, aussi fortuit que cela puisse paraitre, quelques heures plus tard l’Etat du Sénégal décide de fermer ses frontières avec le Mali comme si un mot d’ordre était reçu émanant de la France. La France est toujours présente quand il s’agit de prendre des décisions dans ses anciennes colonies. L’ingérence de la France sur les problèmes africains n’apparait plus à l’œil nu mais elle est plutôt visible à travers une loupe.

     La fermeture des frontières est une mesure aux effets néfastes sur l’économie du Mali. Hormis le déferlement des djihadistes à travers les frontières maliennes, l’une des raisons qui avait poussé l’actuel junte militaire à faire un putsch sur le gouvernement d’Ibrahim Boubacar KEITA était le marasme économique dans lequel était plongé le pays. Ainsi, fermer les frontières avec les autres membres de la CEDEAO serait plus que catastrophique dans la mesure où le Mali est dans l’incapacité de trouver un subterfuge pour soulager son économie. Les populations étaient au bord du gouffre, maintenant ils sont tombés dans un précipice.

      Sur le plan militaire, il y a une activation de la FAC (Force en Attente de la CEDEAO). Une décision vraiment insensée ! Pourquoi la CEDEAO n’avait-elle pas activé la FAC pour juguler le foisonnement des djihadistes sur les frontières maliennes ? Pourquoi Les chefs d’Etat major des armées qui composent cette structure ne s’étaient-ils pas mobilisés pour combattre les djihadistes ? In fine, cette activation de la FAC a, manifestement, des desseins insidieux.

       Les positions des pays frontaliers sur lesdites mesures prises par la CEDEAO sont divergentes. La Guinée a décidé de ne pas fermer ses frontières avec le Mali. Les putschistes guinéens ont manifesté leur soutien a leurs homologues maliens. Une décision qui n’a aucun effet de surprise car la Guinée, pays membre de la CEDEAO, n’a pas été invitée lors de la réunion sur la question malienne. Ceci est logique en ce sens qu’on ne peut pas convier un putschiste à sanctionner un autre putschiste de la même catégorie. Néanmoins, la Guinée même en souffrant aide le Mali à survivre économiquement en laissant ses frontières ouvertes. Le Sénégal devait adopter cette posture car ,environ, la moitié des marchandises à destination du Mali passent par le port autonome de Dakar. Ce qui fait une rentrée d’argent très conséquente dans les caisses de certaines régies financières du Sénégal. Ainsi, le chef d’Etat sénégalais, pour l’intérêt mutuel de ces deux pays, doit adopter une posture diplomatique pour diligenter ce problème. Le statu quo risquerait de causer un engorgement dans l'aorte thoracique de l’économie malienne mais également un retour de flammes et des contrecoups pour le Sénégal. Aidons le peuple malien et aidons-nous nous-mêmes.

 

                                                               

Commentaires

  1. Nous entre aider est une nécessité. Si nous ne le faisons pas ,aucune organisation ne le fera à notre place.

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  2. Très belle analyse mon frère Ndiaga Dahar.
    C'est décevant de voir que le Sénégal n'ait pas fait comme la Guinée pour lutter contre les injustices dont notre très Cher Mali est victime. Seule la lutte libère.

    Bon courage mon ami mon frère.

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    1. lol mon frère baax. c'est vraiment triste. Et amine pour les prières.

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  3. Je suis Sénégalais mais vraiment ça me fait mal koi

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  4. Réflexion très pertinente mon cher ! Il faut savoir que l'Afrique unie n'arrange pas l'Occident et que certaines couches de l'Afrique sont plus déterminées à aider l'autre à ruiner son voisin que d'apporter son soutien à ce dernier. Il nous faut des pragmatistes comme Khadafi pour avoir un brin d'espoir pour notre union.

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